
Abbaye
Forêt

MERCOIRE
Une ancienne abbaye, une redoutable forêt.
Altitude :
1225 m.
L’ancienne abbaye de Mercoire se situe au Nord du Moure de la Gardille. On n’a pas de date précise de sa fondation. Mais au XIIe siècle, le baron Guillaume de Randon offrit 1700 hectares de la forêt de Mercoire aux 50 moniales et aux 12 novices de l’abbaye. Un document daté de 1207 mentionne aussi son existence. Les religieuses venaient des meilleures familles du haut Allier. Les barons de Randon et les Morangiès aidèrent l’abbaye et lui donnèrent de nombreuses filles. Les cisterciennes tiraient de leurs terres et de leurs domaines du Vivarais, froment, seigle, poules, beurre, fromage, vin, huile, châtaignes. Mais la rigueur du climat et son enclavement auront peu à peu raison des vocations.
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Au XVe siècle, elles ne sont plus qu’une quinzaine lorsque le monastère est détruit par les Huguenots de Matthieu Merle vers 1578 au cours des Guerres de Religion. Au XVIIe siècle, il faudra vendre les possessions du Vivarais pour financer des travaux de rénovation indispensables. Mais en 1773, c’est un incendie qui le ravage une seconde fois. Louis XV alloue alors 54 000 livres pour sa reconstruction…
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A la Révolution, les cisterciennes ne sont plus que 7 et se retrouvent sans aucun revenu. En 1792, l’abbaye et le domaine sont vendus comme bien national pour 60 000 livres. Depuis 1875, elle a été aménagée en ferme. L’ancienne église, voûtée en ogive, est maintenant partagée en deux par un plancher et sert de bergerie et de grange. La famille Malzieu, propriétaire depuis 1927, a aménagé une partie des locaux en gîte d’étape.
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Deux légendes sont liées à cette abbaye. Elle aurait conservé la relique de la corde qui liait le Christ à la colonne de flagellation, rapportée de la Croisade par Guérin de Randon. Au temps de la Bête, en 1764, un gentilhomme aux instincts sanglants, peut-être le marquis de Sade, se serait caché dans l’abbaye, sortant pour dévorer les enfants et les femmes.
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La majestueuse et impressionnante forêt de Mercoire avait déjà une surface de 10 000 ha au début du XIIe siècle. Les habitants des villages alentour y avaient droit de forestage ; à savoir prendre, mais uniquement pour leur usage, moyennant un droit à payer, leur bois de chauffage et de menuiserie. Au début du XVIIIe siècle, la forêt selon Louvreleul, était fort épaisse, ses arbres étaient des faux touffus, on y chassait sangliers, cerfs, faisans on y cueillait une infinité de framboises. Aujourd’hui, sa traversée au cours de l’été se solde toujours par une chute de plusieurs degrés ! On y trouve aussi des traces d’un passé beaucoup plus ancien avec la présence de plusieurs menhirs.