LE PONT DE MONTVERT

Le Pont de Montvert est le chef-lieu d'un canton pittoresque de la Lozère. S'il fait déjà partie des Cévennes, il reste intimement connecté au pays gabale par le Mont Lozère qui le surplombe. La commune fut créée à la Révolution, en fusionnant les anciennes communes de Frutgères et de Grizac.

•

Le village s'est développé entre les pentes du Grand chauve et celles du Bougès, à la rencontre entre le Tarn et les ruisseaux de Rieumalet et de Valmalette, Celui-ci a poli les rochers de granite au point de les rendre presque blancs. Il est enjambé par trois ponts, Le plus remarquable est le Rouméjon. Datant du XVIe siècle, construit en dos d'âne, son parapet et son tablier furent plusieurs fois emportés par les inondations, mais les voûtes ont toujours résisté. A l'entrée du pont, formant bloc avec lui, se trouve la tour carrée de l'Horloge, au toit en bâtière. Il s'agissait probablement d'un péage. Elle fut reconstruite en 1833, après l'inondation de 1827.

•

Le bourg se compose de façades aux tons beige et gris doré, surmontées de toitures de lauzes. Elles contrastent avec le pavage en schiste de ses ruelles en escalier. Son église construite en 1861 a un chemin de croix assez remarquable. Le temple protestant fut construit en 1821, il possède une chaire sculptée dans du chêne .

•

Lors de la Guerre des Camisards, deux grandes personnalités périrent au Pont de Montvert : L'abbé du Chayla, assiégé dans la maison dite de Rouville, fut jeté du haut du pont dans la rivière. Le camisard Esprit Séguier fut brûlé vif sur la place qui longe le Tarn, après avoir jeté lui-même au bûcher le poignet qu'on lui avait coupé.

•

Stevenson a fait halte ici en 1878, pour saluer ce martyr protestant, pour saluer aussi la douceur méridionale et les retrouvailles avec la civilisation ! 

•

L'écomusée du Mont-Lozère a fermé ses portes en 2018. Il proposait un exposition permanente sur le Mont-Lozère, sa géologie, mais aussi sur la Préhistoire, l'époque Gallo-romaine, les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem et la révolte des Camisards. Une vitrine était aussi consacrée à Cassini, le topographe, qui a laissé son nom à un pic proche du Mas de la Barque. Réouverture prévue en 2025.