

LANGOGNE
Un bourg tout en rondeur !
Altitude :
920 m.
Langogne s’est constitué autour d’un prieuré bénédictin à la fin du Xe siècle pour vite devenir un bourg commerçant dynamique sur le « chemin de Régordane ». Lors de la Guerre de Cent Ans, Langogne souffrira des Anglais et de leurs bandits cantonnés à Châteauneuf-de-Randon. En 1568, ce sont les guerres de Religion et les Huguenots de Mathieu Merle, qui saccageront l'église et détruiront le prieuré. Une fois les remparts effondrés, la ville s'étend au-delà. En 1870, l’arrivée du chemin de fer désenclavera en partie la commune.
•
L’église Saint-Gervais Saint-Protais est le monument le plus ancien. La première église, fut fondée en 998 par Étienne, vicomte de Gévaudan et sa femme, Angelmode. Ils la confient à l’abbé de Saint-Chaffre du Monastier en Velay, pour qu’il en fasse un monastère. C’est une construction romane de style bourguignon, classée "monument historique". Elle fut rebâtie au XIIe siècle par et fortement remaniée notamment après sa destruction partielle par les Huguenots. Le chœur est reconstruit au XVIIe et l’édifice, devenu trop petit est agrandi à la fin du XIXe. Quant au clocher octogonal actuel, il fut reconstruit en 1830, Le clocher carré ayant brûlé en 1784, on en reconstruisit un octogonal en 1830.
A l’intérieur les murs de pierre foncée et les fenêtres hautes créent une ambiance austère dans la pénombre. On peut y admirer une centaine de chapiteaux aux représentations symboliques du Bien et du Mal.
À droite, une petite chapelle accueille Notre-Dame de Tout Pouvoir, sculptée dans un billot de bois. Le premier dimanche de juin, on lui organise une procession dans les rues de la vieille ville.
•
La place des Moines était autrefois occupée par le monastère. Des traces au sol permettent de se rendre compte de son emprise. La place est bordée de maisons anciennes, ornées de têtes sculptées, d’écussons datés, d’éléments architecturaux médiévaux ou d’encorbellements cachant des escaliers à vis. Les rez-de-chaussée abritaient les boutiques, Sous le rebord des toits, on peut encore voir les poulies pour hisser les marchandises.
•
Les remparts du XIIe siècle étaient marqués de 5 tours et percés de 2 portes. De la porte Nord, on aperçoit la chapelle des pénitents, construite au XVIIIe siècle. Elle abritait la confrérie des pénitents fondée en 1628. Près de la porte sud, la halle aux grains est une des plus grandes de France. C’est le Prieur de la ville, Dom Ambroise de Fleury, qui en 1743, la fit construire à l’extérieur des remparts. On y trouvait céréales, produits fermiers, cuirs et laines, châtaignes, sel, huile et vin, ou plantes pour la teinture. A chaque angle de la halle, des changeurs se chargeaient d’assurer les conversions de la monnaie et des unités de mesures de grains.
•
Dans la rue du Pont Vieux, la « maison du juif », ornée d’une étoile à 5 branches, était celle où l’on payait le péage. La maison d’en face arbore la sculpture du « lou cagaïre », probablement une léproserie. Dans la rue Haute, on observe des fenestrons à vitraux, dates sur des portails, enseignes rouillées et anneaux de fer où l'on attachait les montures. On trouvait ici tisserands, drapiers, cardeurs, et fileuses.
•
La rue des Calquières, ou rue des Moulins, accueillait au XVIIIe siècle, tanneurs, teinturiers et meuniers. par le. Prenant sa source dans la forêt de Mercoire, le Langouyrou permettait d’actionner les moulins pour le blé ou pour fouler la laine et des martinets à battre le cuivre. Aujourd’hui, la filature des Calquières témoigne de ce passé lainier. Installé dans une ancienne tannerie, ce musée abrite des machines datant du XIXe siècle, fonctionnant encore à la force de l’eau du Langouyrou.
•
Hervé Chabalier, journaliste et patron de l'agence de documentaires d'actualité CAPA est né à Langogne en 1945.