Donjons & Barons : un Game of Thrones plus vrai que nature !

Gentes dames, nobles seigneurs, damoiseaux ou damoiselles, manants ou paysans, coquins ou troubadours, chevaliers et vassaux, tendez l’oreille, voici l’épopée des baronnies et seigneuries du Gévaudan !

L'imposant château du Tournel aujourd'hui en restauration grâce au Loto du Patrimoine.

Pour comprendre la naissance des Baronnies, il faut remonter à l’époque carolingienne, lorsque le Gévaudan s’appelait « pagus Gabalitanus ». Il appartenait à l’époque à l’Aquitaine et les carolingiens pour soumettre la région y établirent une quinzaine de comtes. Le pagus Gabalitanus demeura divisé en 8 vigueries jusqu’au Xe siècle : Banassac, Grèzes, Miliac (Langogne), le Valdonnez, le Chassezac, la Vallée du Tarn, la Vallée Française et Dèze. Sous les capétiens, le Gévaudan n’est plus qu’une seule région administrée par un haut-fonctionnaire nommé par le roi avec le titre de comte. Le Gévaudan, est alors propriété du comte de Toulouse qui ne s’en soucie guère. Il en confie l’administration à son vicomte. En 1166, par un jeu de mariages et d’héritages, le Gévaudan devient propriété d’Alphonse II, roi d’Aragon. Le vicomté du Gévaudan, pauvre et loin de l’Espagne, voit alors apparaître l’émergence de familles locales. Elles font serment de vassalité aux vicomtes et fondent ainsi une grande féodalité rurale. en se donnant le titre de seigneurs ou de barons. Ils vont se lancer dans la construction d’imposantes forteresses pour se protéger des invasions et des brigandages et surtout affirmer leur puissance.

Chaque baronnie possédait plusieurs châteaux : le chef-lieu mais aussi d’autres demeures princières pour administrer leurs territoires. C’est pourquoi le Gévaudan était littéralement hérissé de châteaux !

Chaque blason trouve son dessin dans les origines de son premier baron. Le baron d’Archer, d’abord charpentier, y place une hache. Le maçon devenu baron de Peyre, y place une pierre avec un aigle, le maçon devant toujours bâtir plus haut. Le baron de Cénaret, ancien berger, choisit un mouton. Apcher, maréchal, dessinera une hache d’armes et le tourneur devient baron du Tournel. Huit baronnies vont administrer le Gévaudan.

Les barons de Randon

La baronnie de Randon régnait sur le plateau du Palais-du-Roi, la plaine de Montbel et la forêt de Mercoire, soit un territoire compris entre la Margeride et le Vivrais, son siège étant à Chateauneuf-de-Randon.

Les barons du Tournel

Ces seigneurs régnaient dès le XIIe siècle sur un fief de 20 km de long sur 50 de large. Ils dominaient le Causse de Mende jusqu’au Vivrais et possédaient le Mont Lozère. La baronnie se composait de cinq mandements : Le Tournel où s’érige encore aujourd’hui le grand château central et qui administrait Saint-Julien, le Bleymard et Cubières. les autres mandements étaient Chapieu, Montialoux, Montmirat et Monfort, devenu aujourd’hui Villefort.

Les barons de Peyre

Ils régnaient sur la « Terre de Pierre » veillant depuis les cimes de la Margeride jusqu’aux plateaux de l’Aubrac. Les roitelets de la montagne étaient les plus puissants des huit. Avec leurs 7 châteaux dont le redoutable nid d’aigle du roc de Saint- Sauveur.

Les barons d’Apcher

Leur territoire s’étendait au nord de la terre de Peyre entre la Truyère à l’est et le Bès à l’Ouest. Plusieurs Guérin d’Archer furent célèbres. Guérin IV fondit le couvent des Cordeliers. Guérin VI et Guérin VII défendirent Saint-Chély des Anglais en 1362. Braud, fils de Guérin VIII, se battit aux cotés de Jeanne d’Arc.

les barons de Mercoeur

Ils régnaient sur la Haute-Margeride depuis l’Ance et l’Allier jusqu’à la Truyère.

La baronnie de Canilhac

C'est la plus ancienne. Elle étendait son domaine de la lisière du Gévaudan et du Rouergue jusqu’à la rive gauche du Lot, en plus du Causse de Sauveterre.

Les barons de Cénaret

Plus petits propriétaires, ils possédaient le Chastel Viel, Cénaret, Barjac et Recoulettes.

La baronnie de Florac

Elle regroupait les Cévennes actuelles.