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Sur la trace des Hospitaliers en Gévaudan.

  • Photo du rédacteur: Le Gabale
    Le Gabale
  • 29 juil. 2023
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 sept. 2023

Afin d’héberger les croisés qui partaient à l'assaut des Infidèles et par la suite les pèlerins, une aide hospitalière va se mettre en place en Terre Sainte. A l’instar des Templiers, l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem est créé vers l'An 1000. Ils allaient aussi se constituer un important patrimoine foncier sur notre territoire grâce aux dons des plus fortunés.

Départ pour les Croisades
Départ pour les Croisades

En 637, le calife Omar s'empare de Jérusalem qui sera désormais soumis avec la Palestine à l'autorité des musulmans. Pour les milliers de pèlerins chrétiens venus d’Occident, ce voyage en Terre Sainte est un véritable « chemin de croix » ! Au début du IXe siècle, afin de faciliter leur voyage, Charlemagne obtient du calife de Bagdad et gouverneur de Jérusalem, l'autorisation d'édifier des hospices dans la ville sainte. En 1050, des marchands italiens vont bâtir un premier hospice dédié à Saint-Jean.


Des pèlerins toujours plus nombreux.

En 1099, Jérusalem est délivrée des infidèles au cours de la Ie Croisade. Le flot de pèlerins augmente alors considérablement, obligeant l'hospice à s'agrandir. Au XIIe siècle, le pape Pascal II va alors les reconnaître comme un Ordre religieux à part entière. Avec la fin des Croisades, l'Ordre des Hospitaliers devient conséquent. Car il faut soigner et protéger ces pèlerins épuisés, souvent attaqués pendant leur voyage. C'est ainsi qu'en 1120, les moines vont prendre les armes et devenir des chevaliers. Les Hospitaliers en profitent pour se restructurer. Raymond du Puy donne une nouvelle règle hiérarchique.


Des Hospitaliers aux Chevaliers de Malte.

À la fin du XIIème siècle, l'Hôpital de Jérusalem compte 1000 lits. Lorsque la place de Saint-Jean d'Acre tombe aux mains du sultan Kalaoûn en 1291, les Templiers se replient sur leur base d'Europe et les Hospitaliers sur l'île de Chypre, puis de Rhodes. En 1453, la chute de l'empire byzantin face aux musulmans, les isole totalement. En 1522, après 6 mois de siège intensif mené par Soliman le Magnifique, le Grand Maître Villiers de L'Isle Adam rend les armes. Les Hospitaliers fuient et s’installent à Malte, cédé par Charles Quint. L'Ordre des Chevaliers de Malte restera 268 ans sur l'île…


Une richesse issue de la dîme et des dons...

Les ressources de l'Ordre se composaient de rentes territoriales (la dîme) mais aussi de biens fonciers considérables issus de la générosité des fidèles. Le plus souvent, les seigneurs de retour de Croisade, ayant apprécié leurs services sur place, leur offrait une partie de leurs fiefs. Possédant divers bâtiments, tels que chapelles , bâtisses agricoles ou centres de formation militaire, l'ensemble portait le nom de Commanderie. La disposition des bâtiments était souvent la même : une cour intérieure carrée, avec la chapelle à midi, le réfectoire au nord. Cette immense exploitation agricole fournissait aux chevaliers de multiples ressources telles que blé, vin, huile, bétail ou laine, dont une partie était envoyée en Palestine.


Les chevaliers de Malte du Mont Lozère...


Le hameau de l'Hôpital sur le Mont Lozère
Arche de l'ancienne commanderie de Gap-Francès

Le 15 août 1166, à l'occasion de la fête de l'Assomption au Puy, Odilon Guérin du Tournel va offrir à Gisbert Assalit, Grand Maître des Hospitaliers, de nombreux domaines situés sur les versants nord du Mont-Lozère, notamment le lieu-dit de Gap-Francès, dans la paroisse de Frutgères. À partir de l'actuel hameau de l'Hôpital où se trouvait son siège, la commanderie s'étendit peu à peu, durant 300 ans, dans le Gévaudan, regroupant ses possessions au sein d'une dizaine de membres et constituant ainsi une très grosse seigneurie rurale. Tous les 4 ou 5 ans, cette Commanderie était minutieusement inspectée par des envoyés de la "maison-mère " de Saint-Gilles. De même, tous les 29 ans, on procède aux vérifications des bornages, ces croix à huit pointes (les croix de Malte) gravées sur des rochers ou sur des blocs de granit taillés et implantés aux limites du domaine. Ces bâtiments furent démolis, incendiés et reconstruits à plusieurs reprises, notamment lors des guerres de religion. Déclarés " biens nationaux " en l'an III, ils furent vendus à divers habitants de la région. Correspondant aujourd’hui au lieu-dit de l’Hôpital, on peut encore reconnaître le pignon de la maison du Commandeur et l'écurie. Certains bornages (146) sont encore visibles aux alentours du village et sur le Mont Lozère.


L'église de Lavillatte
L'église de Lavillatte

…Et de Lavillatte.

Lavillatte, en Ardèche était également le siège d’une commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Cette propriété des Chartreux leur fut cédée en 1231. Originellement rattachée au Grand Prieuré d’Auvergne, elle sera rattachée par la suite à celui de Saint-Gilles-du-Gard, probablement au cours de la réorganisation des biens des Hospitaliers, quand ceux-ci récupérèrent ceux des Templiers, au début du XIVe siècle .



La hiérarchie de l’Ordre des Hospitaliers.

  • Les chapelains, autour du Grand Prieur, se consacrent à la prière.

  • Les chevaliers, issus de familles nobles, sont adoubés dès leur quinzième année. Ils sont des religieux soumis aux vœux monastiques mais engagés dans des actions militaires.

  • Les sergents ou servientes, issus des classes roturières, à l'exception des serfs, participent eux aussi aux combats et aident les chevaliers. Ici aussi, les vœux de chasteté sont de rigueur.

  • Le Grand Maître de l'Ordre, élu à vie par un chapitre formé de chapelains, chevaliers et dignitaires.

Le Grand Maître dirige l'ordre assisté de son " couvent " composé de dignitaires tels que :

  • le Grand Commandeur, premier adjoint du Grand Maître, responsable des finances,

  • Le Maréchal, responsable de l'Intendance et de la garde de la Forteresse,

  • l'Hospitalier responsable du service des malades et chef des sergents…


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